MATHEW JONSON

[Interview by Tom Verhoeven]
Auteur de titres de minimal devenus de véritables classiques (‘Typerope’ ou encore ‘Decompression’), Mathew est également une des personnes derrière Cobblestone Jazz. Il est sans aucun doute le producteur le plus hot du moment! Nous trouvions qu’il était temps de donner un coup de fil au Canada, histoire d’avoir une petite discussion avec lui...


Comment était ton week-end? Tu es sorti? Tu as joué?

Non, c’était assez calme... Depuis ma soirée ‘Wagon Repair’ qui a eu lieu au nouvel an, j’essaye de me relaxer. En fait, je ne m’en suis pas encore remis (rires).


Et, c’est sympa de se relaxer au Canada?

J’habite à Vancouver et j’adore cet endroit. Tout y est sublime pour le moment: les paysages sont enneigés. J’en profite pour aller régulièrement faire du snow. Mais attention, ce n’est pas pour ça que je suis un pro dans cette discipline (rires).


Y a-t-il une ‘scène’ électronique sur place?

Disons que tout a commencé assez calmement mais c’est en train de changer. D’ailleurs, quand j’y pense, j’ai pas mal de bonnes soirées en tête.


Ici beaucoup gens parlent d’émigrer au Canada. Mais as-tu déjà songé à déménager en Europe?

Ce serait bien entendu plus facile, comme je joue assez souvent en Europe. Mais tous mes amis et ma famille sont ici et je pense que j’aurais du mal à m’en passer. Je préfère avoir de longs vols que de vivre sans mes proches. Et en ce qui concerne l’émigration vers le Canada, et bien je n’ai qu’une chose à dire: la vie y est très agréable. La côte Ouest est peut-être encore plus cool, mais la vie vous coûtera plus cher.


La semaine passée, j’interviewais Laurent Garnier au sujet de son nouvel album. Il t’a cité comme un de ses producteurs favoris. Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre de compliments à ton égard. Mais c’est assez récent. Ta carrière a évolué très rapidement. Quelle est ta réaction?

Et bien là tu m’apprends quelque chose. Me voilà ému, je ne sais pas trop quoi dire. Je n’ai malheureusement jamais rencontré Laurent Garnier mais je suis un grand fan, je trouve sa musique fantastique. Il a énormément de talent et c’est un vrai musicien: ‘respect to him as well’!


Quel est ton producteur préféré, qu’écoutes-tu à la maison?

Je n’ai pas de procteur préféré, en fait. J’écoute surtout de la drum’n’bass et de la jungle des années ‘94 jusqu’à ‘98. Parfois aussi un peu de hip-hop et de rap, mais j’aime tous les styles musicaux.


En général, nos interviews ont un rapport avec un album, mais dans ton cas il nous paraissait assez difficile d’attendre. As-tu des sorties de prévues en 2005?

Héhé, c’est une bonne chose que l’interview ait lieu maintenant, car vous pouvez attendre encore longtemps pour la sortie d’un album (rires). Il y a certaines règles dans le monde de la musique: une fois que tu as sorti un nombre suffisant de maxis, tu dois sortir un album. Moi je m’en fous. Je connais assez d’amis qui veulent de mes tracks pour leurs labels et je préfère ce type de support plutôt que de sortir un album pour de bon. Au niveau de mes projets, la compile ‘Minimize To Maximize’ va bientôt sortir sur M_nus avec un des mes titres dessus. Plus tard sortira aussi ‘Speicher’, un morceau que je suis en train de composer avec mon vieil ami ‘The Mole’. Mais aussi ‘Marionette’ et ‘Wagon Repair’ 2 et 4, car c’est moi aussi sous ce pseudo!


Et Cobblestone Jazz?

Pour ce projet nous sommes d’ailleurs en studio en ce moment. Nous travaillons sur un show live que nous amènerions en Europe. J’écris la bassline sur la 1 0 1, Daniel Tate lui s’occupe des notes et Tyger Dhula y ajoute ci et là des percussions. ‘And then we mix it all up’ (rires).


J’ai lu que quand tu étais plus jeune et donc, pas encore intégré dans la scène électronique, tu as créé de la musique pendant 7 ans. Est-ce que tu utilises tes anciennes compositions dans tes productions actuelles?

Non, je n’ai jamais rien utilisé. Il faut dire que je n’ai pas le temps d’y réfléchir et de bien réécouter tout ce que je faisais à l’époque. Parfois je remplissais une cassette entière par jour avec de nouvelles choses. Bref, un gros bordel, avec de temps en temps du matériel utilisable (rires). Peut-être qu’un jour que ferai quelque chose avec, pourquoi pas d’ailleurs. Mais pour le moment, rien de prévu en ce sens.


Quel fut le rôle de tes parents dans ton éducation musicale?

Mes parents étaient fort portés sur le classique et m’ont donc appris à jouer au piano. Mon père s’intéressait aussi aux nouvelles technologies, et disposait déjà à cette époque d’un module de son MT-32 et d’un séquenceur PT-100, outils avec lesquels j’ai aussi expérimenté pas mal de choses. ‘That’s how it all started’ (rires).


Tu as cité Wagon Repair un peu avant. C’est ton label, flambant neuf. Raconte!

J’ai créé Wagon Repair avec Graham de Leaf Recordings, Jesse Fisk aka Loose Change et Konrad Black. Il y a aussi une fille qui s’appelle Frank et qui s’occupe de tout ce qui touche au visuel et à l’artwork. Le premier ‘bébé’ de Wagon Repair sera signé Missing Link, je composerai le deuxième, Konrad Black lui écrira le troisième et c’est de nouveau moi qui régale pour le quatrième tandis Loose Change s’occupera du cinquième.


Au fond, ‘It Is What It Is’, n’est pas ton label?

Non, ‘IIWII’ a été conçu par Spencer. Et il peut être fier, il y avait à l’époque de la très bonne musique, musique qu’on n’aurait jamais pu entendre s’il n’avait pas été là.


Vas-tu venir dans notre pays bientôt? Tu n’es venu qu’une seule fois en Belgique seulement…

Bien, si tout se passe comme prévu, je devrais passer dans le coin en mars, avec Cobblestone Jazz et Spencer qui m’accompagneraient également. D’ailleurs, je m’étais fort bien amusé la fois passée.